BIOGRAPHIE
Maria Constantin portrait /Maria Constantin Eze, 1969.
Maria Constantin est née Maria Schwefelberg le 21 janvier 1926, à Bucarest , en Roumanie .
Son père , l’avocat Arnold Schwefelberg , personnalité marquante de la communauté juive , s’est fait remarquer , ainsi que son épouse, Betty, pendant la guerre 1939-1945 , en aidant par tous les moyens la population juive locale et surtout les réfugiés des camps de Transnistrie .
Sa sœur, Veronica, allait devenir une des poétesses roumaines des plus connues d’après-guerre, sous le nom de Veronica Porumbacu.
Entre 1932 et 1942, Maria Constantin a, dans le cadre du lycée « Focsaneanu », (ouvert après le renvoi des élèves juifs des écoles d’état) comme professeur de dessin Medi Wechsler (qui allait devenir Medi Wechsler Dinu , grande aquarelliste de Roumanie) , et qui sera par la suite une de ses meilleurs amies .
En 1941, elle commence des cours particuliers de peinture avec Zoe Vermont, dans l’atelier de l’époux de celle-ci, Nicolae Vermont.
Entre 1942 et 1944 elle suit les cours de l’ Ecole des arts décoratifs avec les professeurs H .Stern , Gusti et M.H.Maxy , ensuite entre 1946 et 1948 , elle devient étudiante de l’Académie libre « Guguianu » , où elle a comme professeurs M.H.Maxy et Ion Frunzetti.
Parallèlement, suivant les conseils de son père, elle suit les cours de la Faculté de Philologie Moderne. Toutefois elle ne va pas jusqu’à soutenir son mémoire de licence, « Les voyages des écrivains allemands en Italie ».
Elle débute comme artiste graphique en 1945 avec des illustrations et des dessins de presse.
En 1946 elle expose au Salon d’automne à Bucarest.
La même année elle épouse Paul Weissman qui va changer son nom ensuite en Paul Constantin. Architecte de formation, il va exercer comme professeur d’histoire de l’art à l’Institut d’arts plastiques de Bucarest, ayant aussi une activité importante comme critique et historien d’art connu.
En 1948 Maria Constantin devient membre de l’Union des Ecrivains, Artistes et Journalistes.
Dans les années qui suivent, et tout au long de sa vie, jusqu’aux milieu des années 90, elle est présente en permanence à tous les salons « républicains et municipaux » , ainsi que dans ceux dédiés à l’aquarelle ou aux illustrations de livres .
En 1951, elle devient membre de l’Union des Artiste Plasticiens de Roumanie, association professionnelle où elle mène une importante activité pendant trois ans.
Son père est emprisonné pour « idées sionistes » de 1952 à 1953
Sa fille, Mihaela Constantin, est née en 1954. Apres cette date, Maria Constantin cesse ses fonctions d’encadrement au sein de l‘Union des Artistes Plasticiens, se concentrant sur son activité artistique.
Avec le temps, elle adopte presque exclusivement la technique de l’aquarelle, et peint principalement pendant ses voyages en Roumanie avec des amies peintres, ou à l’étranger, et pendant les longues vacances, avec sa famille.
L’année 1977 est une année tragique : sa sœur Veronica Porumbacu et le mari de celle-ci sont morts, le 4 mars, dans le tremblement de terre de Bucarest. Elle ne se remettra jamais complètement de ce drame. Sa mère décède 3 mois plus tard, et son père n 1979.
Maria Constantin a eu une importante activité dans le domaine de l’édition, ayant illustré plus que 40 volumes de poésie, prose et littérature pour enfants. Elle a de même beaucoup travaillé pour des publications théâtrales.
Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses expositions personnelles en Roumanie (14), et quelques expositions à l’étranger (Grèce,Israël,Allemagne) . Elle a, en outre participé à de nombreuses exposition collectives nationales et internationales.
L’émigration de sa fille, fin 1983, qui allait s’établir à Paris, ainsi que le déménagement, en 1995, de sa maison natale, de même que l’aggravation de l’état de santé de son mari, auront été de nouveaux moments douloureux dans sa vie.
En 2000 son mari, Paul Constantin, meurt.
Elle décède à Bucarest, le 17 mai 2012.
Après sa mort, grâce à Louisa Barcan , trois expositions rétrospectives se sont tenues en Roumanie :
- en 2012, au Musée d’art de Râmnicul Vâlcea, avec des tableaux qui, en grande partie, ont constitué une donation pour le musée.
- en 2013, à Bucarest, une exposition qui a été accompagnée de la publication d’un livre sur la vie et l’œuvre de l’artiste, également œuvre de Luiza Barcan
- EN 2018 , A BUCAREST
.
Maria Constantin dans les années 1980 / Autoportrait Maria Constantin ,1952.
DISTINCTIONS
1953 :Lauréate du Festival International de la Jeunesse, Bucarest
1968:Ordre du Mérite culturel
EXPOSITIONS
Depuis 1946, participation régulière à plus de 75 Salons municipaux et républicains de peinture , expositions de groupe en Roumanie et à plus de 30 expositions d'art roumain à l'étranger.
EXPOSITIONS personnelles en ROUMANIE
1953, 1957, 1963, 1967, 1969, 1974, 1975, 1978, 1981, 1986, 1996, 1997,1998,2012 ,2013,2018
EXPOSITIONS personelles A L’ETRANGER
1981 : Galerie Zygos - Athènes (Grèce) 1986 : Dobrudscheahaus - Heilbronn (Allemagne) Mairie de Gundelsheilm (Allemagne) 1988 : Feldafing (Allemagne)
EXPOSItionNS DE GROUPE A L’ETRANGER
1966 : Sofia (Bulgarie)
1970 : Rome et Palerme (Italie)
1973 : Exposition d'aquarelle roumaine, Berlin (R.D.A.)
1978 : Symposium international d'aquarelle, Targoviste (Bulgarie)
1980 : Exposition Roumaine-Bulgarie, Sofia (Bulgarie)
Depuis 1945 : illustrations pour plus de 40 volumes de poésie, prose et littérature pour enfants ainsi que mises en pages de publications théâtrales.
Œuvres figurants dans plusieurs musées en Roumanie ainsi que dans des collections privées en
Roumanie, Grèce, Bulgarie, Allemagne, France, Italie, Israël, U.S.A. et Australie.
Extrait de presse
« Les aquarelles sont des poésies peintes. La couleur joue dans ses œuvres d'une manière
mélodique, elle irradie une force régénératrice (... ) comme les arbres après la pluie. »
Neuer Weg, 3 juin.l978
Juliana Fabritius DANCU
« Entre la suggestion poétique de l'espace et l'enregistrement des repères reconnaissables,
entre le paysage identifiable et l'endroit idéal anobli d'une manière élégiaque par la couleur et
la lumière diffuse, l'artiste délimite un univers propre qui nous est accessible surtout à travers
des subtils effluves affectifs. »
Romania Literara, 25 mai 1978
Virgil MOCANU
« Ses œuvres sont sonores ( ... ). Elles sont somptueuses, exotiques, dans les limites du bon
goût , elles sont fluides ou denses, en fonction du motif. Elles sont décontractées, naturelles et
réalisées avec un plaisir presque magique. »
1986
Ion SALISTEANU
«L'artiste étale avec sincérité les pages d'un journal avec un pouvoir de révélation, mais
aussi les dominantes d'une implication d'un profond et réel panthéisme, détectable dans
l'attitude devant la nature dans laquelle elle se retrouve par essence.
Le paysage devient ( ... ) un motif de méditation devant 'l'esprit du lieu', rendu ensuite avec
une prégnance remarquable ( ... ). Elle fixe ce moment unique, ce ton inimitable de
l'atmosphère spécifique et inaliénable à travers laquelle chaque espace dévoile sa personnalité
propre, nous laissant le bonheur de s'immerger dans l'aventure de l'imaginaire déclenchée par
une image-méditation.
Romania Literara, 14 août 1986 Virgil MOCANU
Une voix singulière pour l’ époque d’irrépressible attrait vers les courants modernistes , une poétesse de l’image, un esprit classique , contemplatif, impossible à changer ,Maria Constantin a suivi son chemin artistique sans heurts .Elle n’a pas fait de compromis.
(….)
Elle est restée, jusqu’à la fin de sa vie, attirée par le paysage et la nature morte, surtout des fleurs. Mais dans ces œuvres aucun paysage n’est simple paysage et aucune nature morte n’est nature morte. Elles sont toutes des poèmes, expressions d’une profonde vitalité, des confessions.
Luiza Barcan 2013 « Maria Constantin » Editions Ars Docendi